AMENDEMENT ET ADOPTION DU CODE ÉLECTORAL PAR LE CSRD: GRINCEMENT DES DENTS AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES

 
Après les retouches apportées par le Conseil consultatif national, le projet de Code électoral vient d’être amendé et adopté par le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie. Même s’ils le manifestent de façon plus ou moins individuelle, de nombreux partis politiques ne sont pas satisfaits du nouveau Code électoral, tel qu’il a été amendé et adopté par le CSRD.
 
La disposition du nouveau Code électoral qui a jeté un froid dans presque l’ensemble des partis politiques est celle relative à la suppression du serment confessionnel pour les membres du bureau, les rapporteurs et les présidentes des différentes commissions locales de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce serment n’avait pas été introduit par le Comité des textes fondamentaux, mais le Conseil consultatif avait jugé utile de le mettre dans le Code électoral pour donner des garanties aux partis politiques quant à l’indépendance de la CENI dans l’organisation des différents scrutins. Avec la suppression du serment confessionnel et son remplacement par « un serment d’engagement moral », le CSRD rejette non seulement la proposition du CCN, mais crée aussi le doute dans les rangs des partis politiques. Une autre disposition du nouveau Code électoral qui agite les états-majors de certains partis politiques est celle relative à l’obligation faite à tout candidat à l’élection présidentielle d’avoir moins de 70 ans et de justifier d’un niveau d’instruction minimum Baccalauréat plus 3 ans ou équivalent. Selon ce qui se raconte ici et là, cette disposition risque de disqualifier certains leaders politiques ayant des ambitions présidentialistes connues de tous. L’exigence d’avoir le baccalauréat pour être candidat à la députation suscite aussi un tollé de protestations dans plusieurs comités de base et autres soussections et sections des partis politiques. Il est vrai qu’à ce niveau un quota de 25% a été accordé aux candidats n’ayant pas le baccalauréat ou son équivalent.
 
Mais l’inquiétude au sein des partis politiques est qu’avec cette nouvelle disposition, ce sont des militants qui ne se sont jamais manifestés publiquement qui risquent se de se retrouver sur les listes. La crainte de nombreux partis politiques est d’avoir des candidats remplissant les conditions exigées par cette disposition du Code électoral, mais inconnus des électeurs. « Tout le monde sait qu’au Niger la plupart des intellectuels coupent avec leur milieu d’origine, une fois qu’ils s’installent à Niamey ou dans les autres grandes villes. Comment voulez-vous que ces gens soient imposés à une population parce que tout simplement ils ont le bac- calauréat », s’interroge un analyste. La limitation des mandats du Président de la République et celui des députés à quatre (4) ans n’a pas aussi été favorablement accueillie dans les milieux politiques.
 
Les uns et les autres estiment que la durée de 4 ans pour un mandat de Président de la République est très courte pour que ce dernier exécute véritablement son programme. Les partis politiques, toutes tendances confondues, peuvent-ils parler d’une même voix et demander au CSRD de procéder à une révision des dispositions du Code électoral qui leur posent problème ? « Cela est difficilement envisageable dans un contexte où les rancoeurs nées avec le Tazartché sont manifestes et en raison du fait qu’une disposition du Code électoral qui ne satisfait pas un parti politique peut plaire à un autre. Avant tout nous sommes à la veille des échéances électorales », estime notre analyste
                                                                                                                              Écrit par Kané Illa (LA GRIFFE N° 367 du 31 Mai 2010)   

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